Yuri x Yurei

Retour sur l’initiation au jeu de rôle à la bibliothèque Levi-strauss

Hier soir, invité par la bibliothèque Claude Levi-strauss, j’ai maîtrisé une partie d’initiation au jeu de rôle, dont le thème imposé était Série TV. Trois autres maîtres de jeu proposaient du Star Trek, du Buffy et du Game of Throne, quand à moi, étant plongé dans les zombies en ce moment à cause d’YxY, j’ai adapté et fait du Walking Dead.


J’ai eu une table de 4 joueuses, trois dans la trentaine et une soixantenaire particulièrement énergique. Une seule partie de Vampire pour l’une d’entre elle, il y a longtemps, totalement débutantes pour les autres. 
Elles ne connaissaient pas non plus Walking Dead. Donc après une vingtaine de minutes d’exposition sur la série et d’explication sur le jdr, j’ai réparti les persos pré-tirés, donné quelques capacités spéciales et traits psychologiques au hasard (même pour moi) et nous avons démarré. 

Et ça s’est excellemment passé. 

Comme souvent avec de grands débutants, il a fallu recadrer un tout petit peu, notamment pour bien faire passer un principe pas si évident, celui qui dit que le joueur propose son action, indique, ce que son personnage fait, charge au meneur de jeu d’en donner le résultat à l’aide des règles ou de son seul jugement. Ce n’est pas si évident que ça en fait. 
Les règles sont très bien passées (même si j’ai encore allégé) et l’ambiance était exactement ce que je voulais. 
Walking Dead parle de survivants tentant de s’en sortir dans un monde en ruine, chacun tentant de défendre ses propres valeurs.

Il y a eu énormément de discussion sur chaque événement. Devons-nous sauver le pasteur gesticulant sur le toit de son église pleine de monstre ? Elles l’ont braqué, lui ont volé son sac de nourriture, et laissé sur le toit de peur d’avoir un dingue avec elle. Dois-t-on donner une arme à Ronda, la fille ayant manifestement volé un uniforme de flic, et tentant de se faire passer pour tel ? Si elle a menti, elle doit être indigne de confiance (et pourtant elle les a énormément aidé avec moult informations).

Comment gérer les white nationalists qui tiennent le supermarché, alors qu’ils sont armés jusqu’au dents ? Elles ont organisé un piège et les ont abattus d’une balle dans la tête, et d’un couteau dans la gorge. Que fait-on d’invisible Nick le SDF tellement sale et lunatique que les zombies ne le voient même pas ? Elle l’ont copié, et se sont servi de lui comme appât pour vérifier leurs théories avant de le sauver.

Et surtout est-ce que le membre du groupe qui vient de se faire mordre doit le dire à ses compagnons, et surtout à son fils ? Elle n’a rien dit puis a sauvé le groupe en se sacrifiant pour leur faire gagner le temps nécessaire à leur fuite en voiture-bélier.

J’avais vraiment eu l’impression de voir un épisode de Walking Dead. Les mêmes interrogations sur la survie, de soi, des autres dans un univers en ruine, et ici pressée par le temps, la ville dans laquelle les personnages étant enfermé s’effondrant dans le sol.

Tout n’a pas été joué, et j’ai sans doute été un peu ambitieux dans l’écriture du scénario. Beaucoup de survivants n’ont pas été rencontrés, mais nous n’avions que trois heures et les tergiversations ont réduit les actions elles-mêmes, comme dans la série !

Un personnage mort donc (le noir du groupe en plus, vlà le cliché), quatre joueuses et un meneur de jeu absolument ravi. 
A refaire !!

Yuri cross Yurei – Point d’avancement

YxY est un jeu de rôle que j’écris depuis plusieurs années maintenant. A l’époque les deux auteurs originaux m’avaient contacté pour écrire le système de jeu. Puis de fil en aiguille j’ai écris d’autres choses, un deuxième système (le premier étant basé sur le dk2 et le FuturdK sans douté un peu passé de mode), des scénarios et finalement je suis en train de tout refaire à ma sauce, en passant par le graphisme, les textes, les scénars d’introduction et bien d’autre.


Et j’ai pas mal avancé depuis que j’ai repris le sujet plus sérieusement.

Tout d’abord j’ai écris un scénario d’introduction – La chair et le feu. Il est destiné à être joué en convention, ou pour de l’initiation. Le monde n’est qu’effleuré, et pourtant déjà un peu décalé. Les joueurs/ses n’auront que des personnages féminins, et l’utilisation de robot comme les exosquelettes permettent de comprendre qu’il s’agit d’un futur alternatif plutôt proche. Il y a des monstres, ce sont les anciens hommes (au sens personne de sexe masculin) qui se sont transformés sous l’influence d’un virus, des pseudos-zombies, donc les joueuses seront sans doute en territoire connus. C’est aussi volontairement féministe avec des personnages forts, personnages-joueurs comme non-joueurs.

Parallèlement, je développe le concept global. Le système est décliné en plusieurs versions. D’abord une version légère appelé YxY-Apéro (en référence à INS Apéro), et une version complète pour différents univers, le premier étant l’univers post-apocalyptique précédent. Mais d’autres sont en cours d’écriture comme Mutant de demain. J’écris aussi des one-shots pour montrer la capacité du système à gérer des parties rapides.

L’une des idées est que beaucoup d’éléments sont représentés par des cartes à jouer, pour l’instant au format Magic. Qu’il s’agisse d’équipement comme les armes et armures, les créatures et monstres, les personnages non-joueurs, mais aussi certaines compétences ou pouvoir spéciaux, ou encore des éléments de gameplay comme les réserves ou les blessures.

Chaque univers aura son propre design de carte.

De manière similaire, les feuilles de personnages pré-tirés sont aussi sous forme de carte à jouer, de plus grande taille.

Aujourd’hui, à part quelques illustrations et la finition de la mise en page de la Chair et le feu, tout est terminé et prêt à jouer. D’ici une ou deux semaines, le prototype d’YxY sera montrable en convention ou ailleurs.

Prochaines étapes, termine les one-shot en cours, Hell, Western et Néanderthal. Allez on perd pas le rythme !

Exosquelette Coréen

Une petite inspiration YxY.
Workers building the world’s biggest ships could soon don robotic exoskeletons to lug around 100-kilogram hunks of metal as if they’re nothing
Exosquelette coréen

Source

Yuri X Yurei – Intention

Yuri X Yurei, que par la suite j’écrirai YxY, est un jeu de rôle post-apocalyptique à première vue classique, où les joueurs incarneront des japonaises coincées dans un Japon légèrement futuriste et tentant de survivre aux monstres que sont devenus la plupart des hommes à cause d’un virus inconnu les ayant fait muter.

Plusieurs années après l’infection, elles se regroupent en communauté, pour se défendre, partager les connaissances et savoir-faire et tout simplement survivre.

La technologie est avancée. il n’est pas rare de pouvoir utiliser des robots, appelés Mécha, dont la plupart sont des sortes d’exosquelettes à la Alien, des robots de chantier, policier ou militaires, détournés de leur usage initial pour mieux combattre les hordes zombies.

L’ambiance est un mélange de calme, mêlant vie quotidienne, scènes intimes et relations humaines, et d’action pure, avec du combat (à la violence volontairement graphique), des poursuites et l’utilisation de Méchas.

L’originalité vient du fait qu’on y joue que des personnages féminins. Le système de jeu est écrit du point de vue d’une femme, les joueurs sont des joueuses, le maitre de jeu est appelé Commandante et les personnages joueurs des survivantes.

Entre cette particularité, et le contexte japonais, les playtesteurs y ont trouvé une grande fraicheur et une certaine originalité qui leur a donné envie d’en apprendre plus.

Dans ce projet, je suis intervenu un peu plus tardivement que mes deux compères et co-auteurs, Laurent ‘Bob Darko’ Deverney et Matthieu ‘Myrkvid’ Destephe. Ils ont amenés une campagne et un cadre de jeu, charge à moi de l’animer par des règles adaptés au contexte. Evidemment tout le monde a eu son mot à dire et les lignes sont plus floues que cela, chacun intégrant les conseils et décisions communes.

Le gameplay peut être divisé en deux grandes phases :

La vie en communauté impliquera les joueuses dans un système globalement fermé où elles auront à interagir entre elle et avec les autres personnages pour dénouer des situations tendues, pour ramener des ressources, pour faire évoluer le domaine ou refuge qu’elles auront contribué à imaginer lors de la création des personnages.

Dans le système de jeu, un chapitre est consacré aux relations que les survivantes ont noué entre elles et avec leurs communauté. Ces relations ne sont pas forcément symétriques et l’une des possibilités de gagner de l’expérience est de faire évoluer ces relations. C’est un incitatif permettant de générer des scènes d’interactions sociales qu’on espère intéressantes.

L’extérieur est le moment où les personnages vont se confronter aux autres communautés, mais aussi aux monstres. Les joueuses vont enquêter, entrer dans des négociations difficile et parfois dangereuses avec d’autres survivantes ayant choisi une vie différente de la leur, et combattre des monstres. Ces adversaires sont le résultat de l’infection des hommes (et parfois de certains animaux mâles) par un virus étrange dont on ne sait rien, du moins au début. Transformés physiquement en zombie, leur psyché détruite, ils ne sont plus que des cadavres animés n’ayant pour seul but que de détruire toute vie. L’infection pouvant prendre plusieurs formes, les zombies ne sont pas tous les mêmes, certains sont plus rapide, plus fort ou plus retors que d’autres. Il arrive même que certains fasse usage de ruse et tentent de piéger les survivantes ce qui démontre une certaine intelligence.

Le système de combat est particulièrement violent et binaire, soit le monstre est encore en vie, soit il est défait (tué, blessé gravement, piégé, assommé). Les survivantes ont en plus un système de moral qui peut monter ou descendre en fonction des rencontres et de leurs actions, qui tient lieu de points de vie, de santé mentale, de volonté et de guide de roleplay. Il est intimement lié aux relations.

En plus de la campagne, une communauté est présentée avec ses personnages principaux, auquel la Commandante ajoutera ceux crée par les joueuses en début de partie, leurs propres personnages mais aussi ceux avec qui elles auront tissé des relations, ses intrigues et une menace à repousser.

Je travaille actuellement sur un kit de démonstrations destiné à la présentation du jeu en convention et boutique. Il y a un scénario, un résumé des règles, et des personnages pré-tirés.

Allez, je finis avec un mot sur le système de jeu, sur lequel j’aurai l’occasion de m’étendre dans de prochains articles.

Les actions se jouent avec 2d6 auquel on ajoute une compétence variant de 0 à +3. Il faut battre une difficulté de 9 en moyenne. Chaque dé qui donne un chiffre impair déclenche un coup d’éclat à utiliser immédiatement. Ce coup d’éclat permet d’activer différentes choses, des capacités spéciales, des effets pour les armes, des bonus de dégâts en combat ou simplement un bonus pour réussir son action. Tout ce qui n’est pas une attaque ou une défense est appelé manoeuvre et permet de gagner et de conserver des points d’avantage, qui sont un peu des coups d’éclats qu’il est possible d’utiliser n’importe quand.

Il y a une quinzaine de compétences au champ large permettant de couvrir la plupart des situations de jeu.

La création de personnage est simple, un archétype, un rôle, est choisi parmi une dizaine (Chasseuse de monstres, Récupératrice, Survivante, Illuminé etc), puis un choix de compétence parmi celles indiquées dans l’archétype. Le plus long est peut-être de faire les relations avec les autres joueuses. Il y a une liste d’exemple pour aider. Et toujours des pré-tirés, un par rôle pour aller encore plus vite.

Les playtests montrent qu’en moins d’une heure tout le monde a sa feuille, explication du monde comprise. Et encore, l’explication du monde c’est quasiment le sous-titre du jeu : Lesbian Zombie Killer with Robot.

On fait difficilement plus clair.