Nov, 2022

Retour d’expérience sur Critical, part ouane.

Il y a quelques semaines, j’achetais Critical, un jeu d’initiation à destination des débutants. Depuis, j’ai fait jouer les quatre premiers scénarios, en deux séances d’un peu plus d’une heure.


Première séance

La première séance s’est plutôt bien déroulée. Il s’agit de deux combats assez brutaux, avec un peu de contexte pour expliquer comment on en arrive là, mais c’est tout. Y’a un côté super gonzo du jdr où on vire tout ce qui n’est pas directement le cœur de la partie. Là, c’était baston, alors tout mène très rapidement à la baston.

Le système est extrêmement facile et rapide à prendre en main, et les combats sont justement très expéditifs. Les personnages ont deux points de vie, donc peuvent encaisser deux coups d’une arme de base type pistolet, et un seul d’une arme de guerre type fusil d’assaut. D’ailleurs, il n’y a que deux armes (+ une spéciale qui intervient plus tard dans la campagne). Il y a aussi peu de possibilités d’éviter les dégâts, à part pour le perso du soldat qui dispose d’un équipement adéquat lui permettant de rester debout un peu plus longtemps.

Toutes les scènes d’action sont limitées en temps. Un compteur, généralement positionné à trois tours, permet de se concentrer sur le principal. Encore une fois, efficacité avant tout. Si à la fin des trois tours, les personnages n’ont pas réussi, le dénouement est un poil différent mais la scène s’arrête là.

Il n’est pas possible non plus de mourir. Un personnage suffisamment blessé s’effondre et joue le reste du scénario avec des malus, c’est tout.


Seconde séance

À l’inverse de la première séance, tout en action, la seconde séance et donc les deux scénarios suivants mettent l’accent sur l’enquête. Les indices étant matérialisés physiquement par des cartes ou des morceaux de cartons représentant les objets acquis. Il y a quelques astuces à la Unlock, et les joueurs sont invités à bien observer ce qu’ils ont sous la main et interroger le maître de jeu sur ces éléments pour comprendre l’histoire.

Il y a des indices obligatoires pour comprendre le fil de l’histoire et avancer et un certain nombre d’indices supplémentaires ouvrant de nouvelles pistes et questions.

Une fois encore, les scénarios sont ultra-linéaires. Le Mj lit la situation et le traditionnel « Que faites-vous ? » intervient très tard dans la description de la scène. Du coup, les joueurs n’ont aucune autre possibilité que de faire ce qu’on leur dit et d’évoluer dans une bulle de gameplay beaucoup plus serrée par rapport aux autres jeux. Dans le cadre de l’enquête, finalement, cela consiste simplement pour les joueurs à dire qu’ils essaient d’en savoir plus sur tel ou tel élément repéré précédemment. Je le ressens un peu comme une désincarnation des personnages. Si l’immersion est renforcée par la qualité des illustrations et des aides de jeu, le fait de ne faire que ce qu’on vous demande et surtout pas autre chose me sortirait un peu de l’univers si je devais passer de l’autre côté de l’écran.


Conclusion

Pour l’instant, je suis mitigé. En tant que Mj, je passe une dizaine de minutes à préparer la séance, en allant chercher les cartes, indices et pions nécessaires, puis je lis ce qu’on me dit de lire, dans l’ordre.

Je ne me trouve pas super impliqué, et je suis à deux doigts de penser qu’on pourrait tout à fait utiliser une application sur son téléphone pour remplacer ce rôle traditionnel.

Côté joueurs, les miens n’étant pas complètement débutants, s’ils n’ont pas l’air de s’ennuyer, ils ne sont pas pour autant super actif, n’étant pas vraiment très sollicités.

L’expérience est clairement différente de tout ce que j’ai pu jouer depuis mes débuts. Ce jeu est construit comme un train fantôme (terme emprunté aux jeux vidéos). Ils sont dans une voiture qui va tout droit et il y a des trucs qui se passent autour d’eux sans qu’ils puissent réellement faire autre chose que ce qu’on attend d’eux.

Je reste sur ce que j’avais dit dans la critique de mon précédent article, cela fonctionnera super bien avec des débutants complets, mais avec des gens qui ont déjà une demi-douzaine de parties, j’ai peur que cela les renvoie à une position un poil trop passive.