30 janvier 2020

Création d’un carnet en peau de dragon

J’ai toujours été fasciné par les gens qui savaient fabriquer des choses, utiliser leurs mains autrement que sur un clavier. Les beaux objets, faits avec soins, la créativité, l’aspect unique de la production artisanale me fait vibrer. Depuis longtemps déjà, je regarde des vidéos, plus ou moins bien faites, où des gens normaux montrent ce qu’ils font. Il y a quelques semaines, à l’occasion de la fermeture d’une boutique de tissu près de chez moi, je suis tombé sur un coupon noir au motif écailleux. Une jolie peau de dragon qui m’a décidé à me lancer dans le fais-le-toi-même. Aujourd’hui, je fais un carnet en peau de dragon !


Pour mon premier essai, j’ai voulu faire un petit carnet. Au cas où ce serait un échec, je perdrais ainsi moins de composants.

Tout d’abord, il faut des composants (comme dans un jeu de rôle oui), et des outils. Voici ce que j’ai utilisé.

  • Des pinces de toutes sortes. Des grosses, des petites, n’importe du moment qu’on peut y placer un tas de feuilles au milieu.
  • Des serres-joints, pareil que les pinces.
  • Du carton d’emballage tout bête pour plein de petits usages, éviter de salir, intercaler entre une pince et le papier ou autre.
  • Règles, feutres, ciseaux, cutter pour mesurer, tracer et découper le tissu et le carton qui va servir à la couverture.
  • J’ai acheté un tapis de coupe, c’est hyper pratique et pas cher.
  • De la colle PVC, plein, beaucoup.
  • Des pinceaux. Je m’en suis rendu compte dès que j’ai eu à tartiner de la colle, sans ça c’est l’enfer.
  • Une cale à poncer et du papier de verre. Ça sert à égaliser les feuilles. Moins vous êtes soigneux, plus vous aurez à poncer.
  • Du tissu pour la couverture, donc moi, c’est un joli cuir de dragon que j’ai chassé avec mon porte-monnaie.
  • Du papier pour le carnet lui-même.
  • Du carton épais pour la couverture. J’ai acheté une pile de 10 cartons 2mm gris (appellation carton gris donc) chez mamazon. Un peu cher, qualité moyenne mais suffisante.
  • Un bout de tissu fin. J’ai utilisé une chute de rideau, ça marche mais c’est un peu trop épais.

Il y a trois étapes, la fabrication du carnet, celle de la couverture, puis l’assemblage.

Le Carnet

J’ai pris un tas de feuille A4, disons une vingtaine, que j’ai découpé en quatre, pour faire un carnet de taille A6 (15×10 cm à une vache près).

On fait un petit tas et surtout on tasse bien pour que ce soit aligné. Plus c’est aligné, mieux c’est évidemment. Moi c’était pas bien aligné, parce que je suis un cochon et que ma découpe initiale était mal faite.

On coince le paquet de feuille entre deux cartons, en laissant déborder d’un ou deux millimètres, puis on pince le tout fermement. J’ai pas de photo de ce moment mais vous avez de l’imagination.

Là on colle la tranche en appliquant une couche généreuse de colle PVC. Genre bien généreuse. N’hésitez pas à faire pénétrer légèrement entre les feuilles, pas trop, mais un peu.

Laissez la colle sécher quelques heures pendant lesquelles vous pouvez commencer la création de la couverture.

Une fois que c’est bien sec, découpez le bout de tissu fin à une taille légèrement plus petite qu’une feuille de carnet, puis collez-là sur la tranche, donc nouvelle généreuse couche de colle.

Attention, vous devez coller uniquement la tranche.

Attention aussi à la longueur du tissu de chaque côté, par exemple, moi c’était trop petit.

C’est terminé pour cette partie.

La Couverture

Dans le carton gris, découpez les deux couvertures. Elles doivent être plus grandes qu’une feuille de carnet d’environ deux millimètres (2mm). Découpez aussi la partie centrale qui doit faire la largeur exacte de votre bloc de papier, et la même longueur que les couvertures.

Dans la peau de dragon, posez les deux couvertures et le dos en laissant une espace d’un millimètre entre chaque partie. Mesurez, et tracez une découpe qui dépasse du carnet d’environ un centimètre. Soyez très soigneux, mesurez correctement, prenez votre temps, parce qu’après c’est chiant à rattraper. Moi j’ai fait n’importe quoi par exemple.

Découpez les coins en biseau, puis collez le carton au sur l’envers de la peau de dragon. Placez sous presse. J’ai un tas de bouquin dessus, avec deux haltères pour faire bonne mesure (oui j’ai des haltères, non je ne m’en sers pas).

Une fois que c’est sec (comptez quelques heures), repliez et collez les bords. S’ils sont assez longs et découpés correctement, ça devrait le faire sinon ça va faire une porcherie comme moi.

Si ça rebique, utilisez des pinces pour serrer correctement tout ça et attendez encore quelques heures pour le séchage.

Assemblage

Comme Actarus rentrant dans Goldorak, vous allez insérez le carnet dans la couverture. Mais c’est moins simple que lui, même si normalement vous ne ferez pas deux demi-tours.

Encollez généreusement le dos du carnet, ainsi que tout le tissu qui touche le carton.

Placez le carnet sur le dos, puis étalez bien le tissu sur la couverture. Débrouillez-vous pour que ça tienne debout.

Attendez que ça sèche et profitez-en pour découper deux morceaux de peau de dragon pour recouvrir l’intérieur. Vous pouvez utiliser n’importe quel papier coloré ou à motif ou ce que vous voulez. Moi je voulais que ce soit pareil partout.

Encollez et posez sur le carton de la couverture.

Mettez des pinces partout où vous pouvez, serrez bien, nettoyez la colle qui déborde au cas où et attendez que ça sèche.

Tadaa ! C’est fini !

Conclusion

J’ai bien galéré. Principalement parce que je ne suis pas soigneux. En vrai c’est plutôt simple, mais j’ai fait un peu n’importe quoi sur les proportions, sur le collage, et sur un peu toutes les étapes. Le résultat me convient quand même. C’est plutôt joli, fonctionnel, mais clairement ça manque de finition. Le toucher est exceptionnel, ce tissu est vraiment beau, en tout cas il me plaît énormément, et puis de toute façon c’est moi qui l’ai fait alors il est parfait.

Fort de cette première expérience, je vais sans doute en faire un autre rapidement et mettre à profit tout ce que j’ai appris. Notamment que la qualité se fait dans la lenteur et qu’un bel objet ne se fait pas en se dépêchant.

Sur cette jolie phrase, qui, sur un fond ensoleillé, ferait un parfait post Facebook, je vous dis à bientôt.