Nicky Larson ne craint personne

Toujours un peu ado dans ma tête, j’ai pourtant passé les 40 ans (nan c’est pas vrai, naaaan je veux paaaas). Je suis un enfant des années 80, élevé au Banania et au Nesquick, devant Croque-vacances et Récré A2 présenté par Dorothée, la grande prêtresse des enfants de cette époque, sans qui la France ne serait pas aujourd’hui le premier consommateur de Japonaiserie au monde. Je connais presque tous les dessins animés de cette époque, de Cat’s Eyes (LOOOVE) à Inspecteur Gadget, en passant par genre tous les autres. Je connais les génériques par cœur, j’ai élevé mes enfants en leur chantant un des génériques de Goldorak.


Et pourtant je déteste profondément la nostalgie, qui nous retient, nous empêche d’avancer, nous enferme dans le souvenir idéalisé d’un monde qui n’existe plus. Rien de plus rébarbatif pour moi que de voir sur scène les vieillards chantant en playback la seule chanson qui les fait vivre depuis plusieurs années. Tous ces remakes débiles des séries de notre enfance, qui parfois me font sourire par leur capacité d’autodérision (coucou Jump street), ce coup de coude qui dit : « hey, t’as vu, c’était con hein les années 80, allez claque ta place de ciné à 10 boules quand même, c’est le prix de la moquerie ». Autant dire qu’il a fallu que je me persuade que mon abonnement ciné me permette d’aller voir des merdes pépouze pour que je sorte de chez moi voir Nicky Larson.

La bande-annonce bien pourrie nous a tous fait croire qu’il s’agissait d’un énième navet de la bande à Fifi, déjà responsable des plutôt sympa Baby-sitting tout autant du bien problématique Epouse-moi mon pote.

Et ben en fait, pas du tout.

Tout d’abord c’est un film qui transpire l’amour de Lacheau pour le personnage de Nicky Larson. On sent qu’il a étudié le bousin, dans sa version VF, mais aussi VO et Manga. Il a pris énormément de muscles pour avoir la carrure du personnage et fait le travail jusqu’au bout en validant le scénario auprès de l’auteur original Japonais du manga. Ce que j’ai vu correspond en tout point à mon souvenir, pas de trahison. Et surtout sans les conneries des doubleurs français de l’époque, qui voulaient édulcorer pour le public jeune. Clairement, Lacheau s’est plutôt inspiré de la version originale.

Ce film a été fait extrêmement sérieusement, et je n’ai pas l’impression qu’il s’agisse d’une adaptation faite par-dessus la jambe. C’est drôle, bourré d’action, bourré de références aussi (parfois discrète, souvent beaucoup moins), et l’histoire tient globalement bien la route pour un film de ce genre. Des méchants, des gentils, des retournements de situations, de l’humour, de la baston, des poursuites, le tout parfaitement rythmé.

Les scènes d’action sont particulièrement bonnes, je me suis beaucoup amusé à voir ces chorégraphies et ralentis improbables. Notamment la dernière, qui raconte quelque chose en plus que la simple baston.

Il y a bien quelques petits soucis, notamment une vision de l’homosexualité qui pue clairement, toujours pas réglée depuis Épouse-moi mon pote, des placements produits posés à la truelle, un personnage plutôt pas trop utile et des caméos dispensables mais sans doute obligatoires.

Dans l’ensemble, j’ai beaucoup rit, de bon cœur, sincèrement, sans sarcasme ni cynisme et j’ai passé globalement un excellent moment.

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