24 septembre 2018

Voyage en Ouzbékistan (pt. 5 et fin)

Nous arrivons enfin au terme de notre voyage. Samarcande est la ville la plus moderne que j’ai vu (hors Tashkent) depuis le début du séjour. L’hôtel est grand, propre, avec une piscine. Je ne vais pas y rester longtemps mais j’apprécie.

Nous arrivons le soir et notre chauffeur nous laisse après nous avoir indiqués des restaurants non loin. Végétarien ? Nope, toujours pas.

Le long de la rue principale, les restaurants de poulet alternent avec les magasins de mariage. Plein de magasins de mariage. PLEIN ! Et plein de de poulet aussi mais ça n’a pas de rapport. En Ouzbékistan, le mariage c’est le sport national. Partout où nous avons été, on nous a demandé si Milena et moi étions mariés, et vu que ce n’est pas le cas, incompréhension totale de l’interlocuteur. Elle est jeune, belle, c’est pas normal. Il y a une grosse pression sur les jeunes, et c’est plutôt compliqué de vivre…à l’occidentale.

Restau de poulet, mais il y avait quand même des salades servies par un autre serveur très gentil, lui aussi prénommé Sardor. Ça à l’air plutôt commun. Des cartes en Ouzbek et en Russe, parfois en Ouzbek écrit en cyrillique, autant dire que tout seul, je mourais de faim. Bon, par contre, encore une fois c’était délicieux et pas cher.

Il y a toute une partie de la ville que j’ai trouvé magnifique, avec une architecture qui me plaisait énormément. Évidemment, j’appris aussitôt qu’il s’agissait de l’œuvre d’architecte français. Bravo le touriste…

Le lendemain, la visite principale fut le tombeau d’Amir Timur (ou Tamerlan). Pas mal de faits et de légendes autour du personnage de ce conquérant qui a vécu près de 70 ans et à fait la guerre à tous ses potes autour, mongols, indiens, arabes et j’en passe.

En Inde, il se serait confronté à des éléphants de guerre qu’il aurait réussi à retourner contre ses maitres en les effrayant à l’aide de chameaux dont il aurait fourré l’arrière-train avec de la paille enflammée.

Il voulait une sépulture simple avec une seule pierre. Résultat, on a été cherché le plus gros morceaux de jade du monde pour en faire sa tombe.

On dit aussi qu’il est maudit. Au 20ème siècle, des archéologues ont ouvert sa tombe et par la suite, plusieurs sont morts mystérieusement. Indy staïle. Staline a essayé de se servir de sa légende et a déplacé son corps. Peu de temps après la guerre éclata. Y voyant un mauvais présage, il décida de remettre le corps à sa place et de le faire bénir par un imam.

Près de son tombeau, on trouva un élément étrange, un chalice de pierre dont on ne connait pas vraiment l’utilité. Le guide nous a raconté deux possibilités.

Dans la première, on y mettait des baies dans la vasque et on préparait une sorte de potion dont chaque guerrier de son armée devait s’abreuver pour acquérir de la force. Un Asterix asiatique dis donc.

Dans la seconde, plus crédible, chaque homme devait venir jeter un petit objet, une pierre ou autre avant d’aller guerroyer. Au retour, chaque homme reprenait un objet, le nombre restant indiquant le nombre d’homme tué pendant la campagne.

Nous quittons le tombeau pour rejoindre un des endroits les plus touristiques d’Ouzbékistan, la place du Registan. Refaites de nombreuses fois par les autorités, aujourd’hui c’est devenu un endroit à visiter absolument. Régulièrement, le lieu est transformé en place de spectacle et de nombreux sons et lumières y sont projetés pour les touristes. C’est absolument magnifique

Les motifs sur les murs ne sont pas de simples motifs géométriques. Il s’agit d’inscriptions en Arabe en écriture géométrique. On peut y lire des versets du Coran, mais le plus souvent c’est « Allah Ouakbar ».

Nous quittons la place pour une balade dans des endroits un peu plus éloignés.

Nous faisons halte dans un restaurant divisé en trois. Une première partie à l’étage est plutôt pour les russes. Les cartes sont en russe, les serveurs parlent russes, on peut y fumer et tout est fait pour leur confort.

En bas, c’est la salle Ouzbek, on n’a pas le droit du fumer. Enfin à l’extérieur, le jardin peut accueillir qui le souhaite dans une ambiance tranquille, limite champêtre. Nous sommes entourés d’arbres fruitiers, tout est beau et bon, c’est un peu le paradis. Comme d’habitude, il faut quelqu’un pour nous guider. Nous n’aurions pas trouvé sans ça.

Pour l’avant-dernière visite, nous allons voir un pupitre de pierre, ayant servi à soutenir le plus ancien Coran jamais retrouvé. On dit que ce pupitre possède des vertus magiques. Il permet notamment à toute femme infertile qui passe à quatre pattes sous ses arches de pouvoir enfanter dans l’année.

Enfin nous finissons notre journée dans une fabrique de papier de soie. Un papier extrêmement résistant qu’il est possible de façonner en sac, en vêtements, en masque, en poupée, ou en tout autre objet du quotidien (en plus de pouvoir écrire dessus et d’en faire des enveloppes bien sûr).

Le bois de murier est récolté, son écorce est retirée, grattée puis bouillie. On écrase ensuite les fibres à l’aide d’un gros mandrin en bois puis on plonge le résultat dans un bain pour le laver. Pour faire des feuilles, on utilise un cadre en bois avec une sorte de passoire, on façonne la feuille puis on la fait sécher. En été, à 50 degrés, la feuille sèche en quelques heures. Enfin, elle est polie à l’aide d’une pierre.

Le temps de boire un thé nous repartons pour Tashkent grâce au TGV local appelé Afrosyab. C’est la fin de notre tour du pays.

Les quelques jours qui restent, nous nous baladons un peu dans la ville mais nous restons principalement à la maison, en famille. Le soir c’est pastèque et vodka près de la piscine, discussions enflammées que j’arrive de plus en plus à suivre grâce aux quelques mots appris durant ces quinze jours, et beaucoup de sourire et de bonheur.

Merci énormément Milena pour ces vacances incroyables et merci à toute la famille (qui me lit) et dont j’ai tiré les portraits pour ne pas oublier qu’elles m’ont accueillie comme un de leur membres.

Je reviendrai 🙂