Orlanth

Artefya – Guide de la faune Artefyenne #2

La mécathurgie

Tout habitant sait se servir d’un objet mécathurgique dans ses fonctions de base. Tout le monde à appris à allumer un mécalux personnel en passant sa main devant le runerupteur, déclencher son four en alignant les signes mystiques ou mettre en marche son BotaMénage d’un geste du pied. La plupart du temps cela fonctionne bien mais parfois pas. Ou alors l’utilisateur essaye de lui faire faire quelque chose de non prévu ou encore se croyant plus malin ou compétent que son voisin essaye de modifier ou de réparer lui-même un objet. Évidemment, la technologie étant ce qu’elle est, le résultat est souvent catastrophique et parfois explosif. Pour pallier aux problèmes de la vie courante, une organisation existe : les mécatechs. En échange d’un abonnement, ils viennent chez vous une fois par mois pour vérifier les installations et recharger les machines autonomes et interviennent à la demande en cas de panne.
La plupart des quartiers sont reliés à la pile par des lignes mystiques constituées de runes inscrites sur le sol ou enfouies dans les rues permettant aux foyers de fonctionner. Ce n’est pas forcément le cas dans les quartiers éteints.

L’argent

Coupelle d'orQuoi de plus facile pour un mage que de créer de l’or ? Les Artefyens ont trouvé une solution au problème de la fausse monnaie : la certification.
La monnaie d’Artefya est une mesure spécifique de poudre d’or spécialement traitée et mise en bouteille.
Celles-ci sont graduées et les marchands disposent souvent de deux systèmes destinés à détecter les faux : une balance précise pour vérifier le poids de l’or et un réactif alchimique qui crépite lorsque l’or n’en est pas ou n’a pas été correctement enchanté.
L’or extrait des mines est raffiné par un procédé magique exclusif appelé Poudréfaction. La caste des Poudréfacteurs, qui ne rend de compte qu’au maire, garde jalousement le secret de ce procédé et traque les bavards sans pitié.

On peut définir quatre valeurs couramment utilisée :

  • La fioline, de très petite taille, contient l’équivalent d’1po.
  • La flaconnade, de la taille d’une potion, peut contenir une dizaine de fiolines.
  • La boutanche pourrait contenir l’équivalent d’une demi-bouteille de vin ou une centaine de fiolines.
  • La déciboutanche s’utilise lors de grosses transactions et contient près de 1000 fiolines.

Les poudréfacteurs ont leurs propres chasseurs spécialisés dans la recherche et l’élimination des traitres : les Tamiseurs.

Les aventuriers peuvent toujours faire certifier leur or à la banque (une fois réduit en poussière et enchanté convenablement) pour un coût d’à peine 20% de la valeur à convertir. Certains marchands acceptent aussi directement l’or non certifié mais ne rendent pas la monnaie.

Je connais un Alchiler dans le quartier éteint qui peut t’échanger ton or du dehors pour la moitié du prix.

Certains habitants sont spécialisés dans la récupération de poudre d’or tombée sur le sol, entre les pavés ou entre les lames du plancher d’une auberge, entre les murs ou carrément sous les chaussures. On les appelle les gratteurs. Ils proposent souvent leurs services en interpellant les habitants et s’entendent souvent répondre : « va te gratter ».

Les transports

  • Artefya est une très grande ville, en conséquence elle dispose de plusieurs moyens de transport, plus ou moins fiables.
    La marche à pied reste le sport le plus répandu. Lorsqu’on ne rentre pas dans les quartiers éteints, il s’agit encore de la possibilité la plus sûre. La criminalité réellement dangereuse reste faible et si les piétons ne font pas d’histoire, tout va pour le mieux.
  • Les cercles de téléportation. Il en existe de plusieurs tailles réparti dans toute la ville. La plupart desservent les places principales et les entrées. Il s’agit du moyen le plus rapide et le moins dangereux. Toutefois il est cher et tombe en désuétude face à la montée des solutions mécathurgiques. De plus, le système n’est quasiment plus entretenu et on a du mal à trouver des pilotes téléporteurs parmi les mages sortant de l’université.

C’est le système complet qui tombe en rade. Il reste encore quelques gros pôles qui fonctionnent, des zones commerciales importantes. Le reste ben c’est toutes les petites lignes qui ne sont plus entretenues. Alors parfois les téléportations se passent mal, les personnes disparaissent quelques minutes ou quelques heures avant de revenir, bloquées dans une dimension parallèle. Pour l’instant il n’y pas eu d’accidents d’importance mais qui sait ? J’ai entendu dire que tout un groupe de voyageurs s’étaient retrouvé dans les sous-sols d’Artefya, dans un très ancien cercle qui avait été désactivé depuis des années. Le pilote a mis plusieurs minutes pour réaligner ses runes et repartir, minutes pendant lesquels les voyageurs se sont retrouvés face à de drôle de monstres. Je vous dis qu’il y a des trucs vraiment louches dans les entrailles de la cité…

  • Les taxi-sauteurs utilisent une cabine de métal et de bois dans laquelle 2 personnes au maximum peuvent monter et s’arnacher. Un pilote chausse un appareillage compliqué puis enclenche la cabine sur son dos. Des leviers et manivelles permettent ensuite d’activer des pistons pour faire sauter la cabine de toit en toit. D’ailleurs les propriétaires des toits servant d’arrivée aux taxi-sauteurs sont souvent rémunérés pour préparer la piste du mieux possible. Cette solution n’est pas très chère et peu fiable mais permet d’aller n’importe où, tout en procurant un effet amusant garanti pour les adolescents.
  • Le catapulteur est la grande nouveauté d’Artefya. Des méquingénieurs ont mis au point de gigantesque boules de métal dans lesquelles peuvent prendre place jusqu’à 4 personnes. Le poids est rigoureusement ajusté au moyen de lest liquide coulant dans la structure. Les passagers sont ensuite envoyés dans un canon pneumatique qui les projette au-dessus de la ville vers des trous récupérateurs d’où ils peuvent émerger via une trappe. Cette solution est en cours de test et peu de destinations sont disponibles actuellement.

Une boule géante catapultée au-dessus de la ville ? C’est pas un tout petit peu très dangereux ? Y’a que moi que ça choque ?

Première contribution chez Ludovox – Le Starter Set de D&D

Bandeau Starter Set

Ludovox est un site parlant particulièrement de jeux de société et de jeux de plateau en particulier.
Ils cherchaient à ouvrir une nouvelle section jeu de rôle.

Kobal m’a passé leur demande, mon boulot sur Radio-rôliste leur a plu et hop, me voilà à bosser pour eux.
Je commence donc par une petite chronique sur le grand ancien (pas le cthulhien, l’autre) qui renaît en version 5 et commence par une boite d’initiation, le starter set.
Comme il s’agit d’un site généraliste et que le jdr n’est pas le public principal, j’ai volontairement simplifié mes remarques techniques et j’ai employé un ton humoristique qui, j’espère, conviendra au plus grand nombre.

Faites-moi le plaisir d’aller faire un tour là-bas et de me dire ce que vous en pensez.

Présentation du starter set de D&D sur Ludovox

Café-rôliste #5 – De la mort des personnages #1

Mort des personnages

Nous parlons aujourd’hui avec François de la mort des personnages en jeu de rôle.
Nous survolons un peu le thème et préparons les bases du prochain podcast sur le sujet.

Voilà l’épisode, bonne écoute !

Artefya – Guide de la faune Artefyenne #1

Je fais une petite pause dans la description des quartiers pour parler cette fois des habitants et de tout ce qui tourne autour de la vie quotidienne.


Et les habitants dans tout ça ?

Parlons un peu du peuple Artefyen. Initialement et majoritairement humains, les habitants d’Artefya sont pourtant constitués du plus grand nombre de races du monde connu. Orc, Nains, Gnomes, Elfes, Troll, Ogres et autres Gobelins, pour les plus communs, cohabitent, quasiment sans heurts dans la grande cité, plus unis par amour du profit que de son prochain mais quand même.
Étrangement, même les plus anciens n’ont pas eu de mal à accueillir les nouveaux arrivants, allant même jusqu’à les aider à s’installer et à se développer, créant ainsi une entente rare.
Bien sûr tout n’est pas si rose, et même si le citadin reste, en général, bienveillant, il n’ira toutefois pas jusqu’à tendre l’autre joue et sera parfaitement capable de se rappeler comment se défendre en cas de besoin.

Autant de races, autant de cultures, autant de mode de pensées différents, ça devrait péter. Les gens devraient se taper sur la tronche. Depuis tant d’années que les nains se battent contre les gobelins, que les orcs massacrent les humains, que les humains butent tout ce qui est différent et pourtant ça marche. L’huile dans les rouages Artefyen c’est l’argent. Et la promesse d’un monde meilleur. Et la tête du gogo d’en face est pas si importante quand tu viens de signer un gros contrat ou que t’arrives à gratter les quelques grammes dont tu as besoin pour survivre.

Les guildes

Une particularité intéressante des locaux est que l’appartenance à une guilde est une obligation sociale, à tous niveaux de la société. Bien que rien n’empêche de ne pas avoir de guilde du tout ou, au contraire, d’appartenir à plusieurs, sortir des sentiers battus est difficile, le contrevenant étant rapidement mis au ban.
Vous trouverez plus bas quelques exemples de guildes et organisations reconnues à Artefya. Rien d’exhaustif bien sûr, même ceux dont c’est le métier ne sont pas capables de tenir à jour la liste de l’ensemble des guildes créées chaque jour.

Les sans-guildes sont appelés péjorativement les Zeros tandis qu’appartenir, et donc travailler pour plusieurs guildes fait de vous un Gourmand. Aucun de ces termes n’étant particulièrement valorisant pour son porteur.

Il existe toute sorte de guildes et d’organisations, de la plus grande et prestigieuse comme la société artefyenne de mécathurgie ou les dératiseurs artefyens à la plus petite et futile comme les funestes sécheurs rapiéceurs de chaussettes en passant par la célèbre Magelock ou les adorateurs laïcs du bel et bon chop-chop. Une constante : toutes doivent être « utiles » à la cité, d’une façon ou d’une autre.

Voici quelques expressions typiques de la mécathurge :

  • Plumer des zéros : rabattre des visiteurs naïfs pour les inscrire dans une guilde.
  • Taper du pouce : être énervé ou en colère. Le maire étant réputé ne jamais montrer son impatience ou sa colère, certains ont imaginé que sa manie de taper rapidement son pouce contre le pommeau de sa canne était ce qui pouvait se rapprocher le plus d’un signe d’énervement de sa part.
  • Se mettre la pile à l’envers : fonctionner de travers, être fou ou agir bêtement.
  • Passer le pont : avoir oublié quelque chose, un rendez-vous, un objet, le nom de quelqu’un. Personne ne se souvient de l’origine de l’expression.
  • Se faire passer au tamis : être tué pour avoir trop parlé.
  • (se la) donner : être naïf. Cette expression vient de la croyance selon laquelle donner son énergie à la pile serait dangereux et servirait un but moins noble que l’intérêt général.
  • Passer devant les lions. Se retrouver emprisonné.
  • Lâcher une caisse. Perdre beaucoup d’or. Cette expression vient du fait que les déciboutanches sont placées par 6 dans des caisses en bois pour faciliter le transport

Mode

La mode

La mode est à l’image des citadins, fantasque, colorée, imaginative et parfois ridicule. Elle change très vite et se montrer à une soirée chic dans une tenue démodée fait de vous la risée de votre quartier jusqu’au moment, parfois le lendemain, où le même vêtement sera redevenu le summum de l’élégance (et ce, pour quelques jours seulement).

Une mode tenace en ce moment est le port de la moustache pour l’homme, de toute forme ou taille et l’inclusion de perles ou d’autres pierres précieuses dans les vêtements pour la femme.

Café-rôliste #4 – Des interparties

Voici un nouvel épisode du podcast où nous parlons succinctement des interparties, ce que c’est, pourquoi les utiliser et les écueils à éviter.

Pour les bonnes nouvelles, nous avons maintenant un générique au début et à la fin de l’épisode. J’espère qu’il vous plaira. L’idée est de François et la musique provient du site Royalty Free Music from Bensound.

Merci à Sabrina pour le prêt de sa voix.

Pour les moins bonnes nouvelles, nous avons été obligés de changer de salle lors de l’enregistrement ce qui explique la mauvaise qualité générale et le changement radical d’ambiance après 4:30.

Désolé, mais l’endroit était devenu vraiment trop bruyant.

Soirée mortelle

MéganeIl devait être près de 22h ce soir-là lorsque nous sommes arrivés en vue de la maison de Loïc. On était quatre dans la voiture. Y avait Mathilde ma best friend forever, John, le beau gosse dont toutes les filles étaient amoureuses, et qui se trouvait être mon frère, et puis Lucie aussi. Une peste qui se teignait les cheveux en rouge et qui se mettaient des boucles d’oreilles en formes de croix inversées pour faire sombre et mystérieux. N’empêche qu’elle savait conduire et qu’elle avait sa propre voiture. Et moi Mégane, la plus petite de la bande. Loïc nous avait dit : « Vous allez voir, on va s’éclater. J’ai la maison des parents pendant tout le week-end et Michel est allé faire les courses au supermarché. On va picoler grave. » Moi, j’avais jamais vraiment bu.

Jusqu’à hier soir.

On était sortis en boite avec les copines et pour pas passer pour une cruche, j’avais pris un truc. Rien de grave, c’était un kirsch, je crois. Ou un kir, je sais plus. Y’avait de la musique forte. On était venus là pour fêter la fin des cours, pour décompresser un peu quoi. Bref, j’ai pris un verre puis un deuxième qu’un mec m’avait offert. Hyper sympa, brun avec une mèche qui lui tombait sur les yeux et surtout, un sourire à tomber de sa chaise. Il m’a dit que j’étais jolie, qu’il n’avait jamais vu une fille comme moi. Je suis devenue toute rouge et j’ai rigolé bêtement. Qu’est-ce que je pouvais dire ? Je me souviens plus de quoi on a parlé mais je sais juste qu’il a fini par m’embrasser dans les toilettes. C’était mon premier vrai baiser. Il était plus grand que moi et il savait y faire. À un moment il m’a dit qu’il allait me laisser un souvenir. Il m’a embrassée dans le cou. Ça m’a piqué un peu mais j’ai adoré ça. Il m’a fait un gros suçon puis il est parti en me laissant là comme une conne. Sans même me filer son numéro ni aucun moyen de le revoir. De toute façon je n’y pensais même pas. C’est sûr que je pensais pas trouver mon prince charmant dans une boite de nuit pourrie de la banlieue parisienne mais quand même. La soirée a continué mais je me suis senti vraiment fatiguée. Ce sont mes potes qui m’ont ramenée chez moi. Je racontais n’importe quoi. Enfin, au moins il s’est rien passé de grave. J’ai bien trouvé John qui dormait dans le canapé, il n’avait même pas eu le temps d’aller dans sa chambre cet imbécile.

J’ai dormi toute la journée je crois. Si ça se trouve y avait pas que de l’alcool dans le verre. Ma mère m’avait dit une fois qu’il fallait se méfier quand on vous offrait quelque chose, surtout si c’était un inconnu. Enfin là, le mec il m’avait embrassée, c’était plus vraiment un inconnu non ?
À un moment, John s’est levé et m’a dit qu’il fallait partir.

Tu te rappelles qu’on doit aller chez Loïc ?
– Mais c’est ce soir ! rétorquai-je d’une voix pâteuse.
– Heu ouais, mais ce soir c’est maintenant en fait. T’as dormi comme une masse, poulette. Allez, va te doucher et on y va vite. Hé, mais c’est quoi ça ? me demanda-t-il en pointant mon cou d’un doigt accusateur.
– C’est rien, laisse tomber.

J’ai pris un foulard qui trainait là et je l’ai mis autour de mon cou. J’allais quand même pas tout raconter à mon frère non ? C’est personnel ces choses-là. Par contre, aussitôt douchée je disais tout à Mathilde. Elle était trop contente pour moi. Elle m’a dit qu’elle connaissait le gars, un mec qu’elle avait déjà vu au lycée.

Après la douche, je me suis senti hyper bien. J’ai mis une petite robe noire et des boucles dorées. Un peu de maquillage sur les yeux pour me donner un air un peu plus vieille et du gloss. J’étais belle et je le savais. J’avais des vues sur Loïc depuis un moment mais je n’avais jamais osé lui parler. Avec ce qui s’était passé dans la boite, j’avais pris un peu confiance en moi. Ce soir, c’est sûr, je l’embrasserais !

Mon ventre se mit à gargouiller. Forcément après 24 heures sans manger. Mais rien ne me disait. De toute façon la robe était trop serrée pour que j’avale quoi que ce soit et le frigo était vide. On était vendredi et ma mère ne faisait les courses que le samedi.

Le klaxon de la voiture de Lucie sonna deux fois, c’était l’heure de partir. Un dernier coup d’œil dans le miroir (j’avais une mine affreuse mais ça allait quand même), un remontage de collant, une retouche de gloss et c’était parti.
On a mis un temps infini à trouver, c’était hyper mal indiqué et le GPS était complètement paumé. Y’avait comme une sorte de brume. Les autres n’y voyaient rien. Moi ça allait, avec la lune et les étoiles on y voyait quand même un peu. Loïc était sur la route avec une lampe-torche pour nous indiquer le chemin. La maison de Loïc était une sorte de manoir au milieu des bois avec un grand terrain et de la brume qui brillait dans la clarté de la lune. Super bizarre, on aurait dit des effets spéciaux. Il nous a guidés jusque sur le parking puis nous a emmenés dans la maison. J’ai frissonné en entrant, je ne sais pas pourquoi.

À l’intérieur on aurait dit un manoir de vieux films. Y avait un feu qui brulait dans une grande cheminée. Un gros feu même, c’était flippant, on aurait dit qu’il cherchait constamment à s’échapper. Au-dessus de la cheminée trônait une grosse tête d’ours. Loïc nous a dit que c’était son père qui l’avait tué à la chasse il y a quelques années. Et il y avait même la peau de l’ours sur le sol. Lucie faisait toujours la tête, elle disait qu’il ne fallait pas tuer les animaux, qu’ils n’avaient rien fait. Qu’ils n’étaient guidés que par l’instinct. Et que s’ils tuaient, c’était juste pour manger. Elle disait ça d’un air de reproche, comme si on y pouvait quelque chose. Moi ça m’a fait mal au cœur.
Mathilde est partie dans la cuisine avec John. Elle rigolait bêtement en regardant mon frère. De là où j’étais j’arrivais encore à les entendre glousser. Qu’ils étaient bêtes, tout le monde voyaient bien qu’ils voulaient s’embrasser.
Ce qui a permis à la fête de commencer c’est quand Michel est arrivé avec les bières et la tequila. Je mourrais littéralement de faim et de soif. Ma robe me serrait alors j’ai ouvert un des boutons sur le devant. Tant pis si trop mon décolleté baillait un peu trop. Michel s’est approché de moi et s’est penché pour m’embrasser. Il avait une drôle d’odeur. Un truc écœurant, comme s’il s’était enduit le visage avec de la mousse et des écorces d’arbres. C’était mélangé à de la sueur. Même son regard était bizarre. Mince, il voulait quoi à la fin ? Lorsqu’il m’a embrassé j’ai tourné la tête. Je ne voulais pas le vexer mais c’était plus fort que moi. Il avait une grosse veine qui battait sur son front. Berk.
Je me suis dépêchée d’aller voir Mathilde. Au moins personne ne l’embêtait elle.

– Je crois qu’il veut te chopper, me dit-elle soudain sans me regarder.
– Hein ? Mais pourquoi moi, pourquoi maintenant ?
– Je sais pas. T’aurais peut-être pas du t’habiller comme ça. On voit tout là.
Comment ça ? J’étais habillée parfaitement normalement, un peu jolie mais sans plus. C’était pas option découverte non plus !
– Heu d’abord je m’habille comme je veux ! rétorquai-je.

J’avais du parler un peu trop fort parce que tout le monde s’est retourné vers moi. Rouge de honte, je suis partie bouder dans un coin en remettant en place ce satané bouton. La fatigue aidant je me suis assoupie.
Lorsque j’ai ouvert les yeux la soirée avait bien commencé. Tout le monde dansait. J’aimais bien cette chanson de Ace of Base qui passait souvent à la radio. J’avais les oreilles qui bourdonnaient, un mal de ventre terrible et tout me paraissait ralentit. Comme si je bougeais dans du coton.
D’un coup j’ai vu Loïc qui montait à l’étage en titubant, une bouteille à la main. D’un geste du menton il m’invita à le rejoindre. Il était beau. Grand et fin comme un personnage de manga. Il avait une chemise blanche qu’il avait laissée ouverte sur son torse imberbe. J’aurais voulu y plonger mes ongles. L’attraper et le serrer contre moi.
Alors que le reste de la bande était resté en bas, je prenais l’escalier. J’entendais encore les cris et les rires de Mathilde, John et Michel. Même Lucie avait laissé tomber le masque et avait l’air de s’amuser. Ils avaient des postures étranges, presque grotesques.

Loïc sentait bon. D’un geste il me prit par la taille, m’attira contre lui et m’embrassa. J’étais un peu déçue, il n’était pas aussi bon que l’inconnu de la boite. Alors j’ai pris les choses en main. Je l’ai bousculé sur le lit de ses parents. Il s’est débattu un peu alors que je lui maintenais les bras et que je descendais lentement ma bouche sur sa poitrine. Je suis allée jusqu’à sa ceinture que j’ai enlevé d’un coup de dents. Comme si j’avais fait ça toute ma vie ! Je n’avais même pas honte, je me suis juste demandé comment j’avais fait aussi vite. Loïc ne bougeait plus, je crois qu’il en attendait plus. J’entendais encore les bruits en bas, c’était toujours la même chanson qui passait. J’avais l’impression d’entendre toujours la même chose, les mêmes rires, les mêmes blagues qui se répétaient.

Loïc s’était renversé du vin dessus. Sa chemise était maculée de rouge mais il ne disait rien. Il devait avoir trop bu. J’ai léché le vin, tout le vin. C’était épais et sombre. J’ai rigolé. Loïc ne bougeait toujours pas. Ses bras, que j’avais maintenu en l’air, faisaient un angle bizarre avec sa tête. Quand j’ai fini, Loïc s’était endormi.
Un peu vexée que ma première expérience n’aille pas plus loin, je suis redescendue. Il n’y avait pas de musique, pourtant je l’entendais encore. Mes amis étaient allongés sur le sol, pourtant je les voyais encore danser. Les flashs se succédaient dans ma tête, comme si je voyais plusieurs films en même temps, comme si toutes les scènes se mélangeaient, se jouaient l’une sur l’autre. Je ne savais plus où j’étais. L’image du garçon de la boite m’apparut, ses mots susurrés alors qu’il m’embrassait :

« Cela fait longtemps que je te cherche. Tu es différente des autres. J’ai besoin de toi pour m’aider mais il faut que tu te révèles toute seule. Que tu montres ta force. Là où je t’emmène tu seras seule. Je vais te laisser un souvenir. »
Autour de moi tout le monde était mort. Mathilde et John étaient pendus dans la cuisine. Michel avait été égorgé et Lucie était clouée à la cheminée, un tisonnier lui transperçant la poitrine. Au premier étage Loïc était disloqué, ses épaules et son cou brisés. J’étais couverte de sang des pieds à la tête. Je voyais encore mes amis tenter de s’enfuir alors je brisais leur corps au son de « All that she wants ».

On frappa deux coups à la porte. Dégoulinante, marchant comme un zombie, j’ai tourné la poignée. Mais il n’y avait que le vent. Personne d’autre que mon imagination. Personne pour m’aider. Juste une voix qui résonnait dans ma tête, la voix de mon maître.

Artefya – Cartographie sommaire et mouvante #2

La place des marchés

Le clampin moyen veut toujours acheter des trucs. Une nouvelle épée plus magique que la précédente, des potions d’on-sait-pas-trop-quoi, ou tout simplement de la nourriture ou des armures. Il y a évidemment des commerces dans tout Artefya (et dehors aussi) mais la place des marchés est ouverte 24h sur 24 et on y trouve de tout.
D’ailleurs c’est plutôt une large rue, pas vraiment une place. Des boutiques temporaires, constituées de palissades ou de toile de tente, ouvrent nuit et jour dans une pagaille, de façade, indescriptible.
Ici n’importe qui peut vendre. Nul besoin de papier ou d’autorisation de la mairie, seul un pourcentage sur les recettes doit être reversé aux Archivendeurs, la guilde des marchands, dont les agents armés patrouillent sans cesse, veillant au grain (et parfois à l’ivraie).
On y trouve tout ce qu’on peut trouver dans un marché mais aussi du matériel magique, alchimique et mécathurgique. Bien sûr, il y a des escrocs et des aigrefins prêt à vendre (et acheter) n’importe quoi, même (surtout), si c’est dangereux. Potion explosive, prototype pas forcément au point, onguents merveilleux, volplane troué ou encore BotaMénage défectueux sont le lot quotidien des gog..aventuriers émerveillés comme des enfants dans un magasin de jouets.

Ça c’est pour l’aspect le plus visible. Mais les Archivendeurs sont aussi spécialisés dans une autre sorte d’échange : les contrats, ce qui parfois poussent certains habitants bien renseignés à parler plutôt de place des combines.
En effet, la guilde offre à qui le souhaite la possibilité de sceller officiellement un contrat. Elle permet, contre honoraire, d’utiliser ses alcôves, le conseil de ses membres versés dans le droit qui convient et éventuellement certains mages traditionalistes possédant encore d’antiques savoirs de représailles.

Lions des artsLa place des arts

Située au centre de la ville, dans Artefya la séculaire (la ville ancienne), cette allée de dizaines de mètres de large et de long, couverte de verdures et de sculptures, comportant un manège ainsi qu’une grande estrade est le point de rencontre privilégié des étudiants, des promeneurs et des artistes venant s’y produire régulièrement. Le fleuve y coule tranquillement et des ponts de bois blanc au charme suranné y sont disposés pour le plus grand plaisir des badauds.
Très souvent, des expositions sont organisées et les plus grands virtuoses y côtoient les moins doués dans un mélange souvent (d)étonnant.

On peut citer Mina Hervina, la célèbre et très snob artiste méduse et ses statues plus vraies que nature, Izzi Kizzi le gobelin directeur d’un théâtre de marionnettes de grand standing, Brandon le cracheur de feu et son élémental apprivoisé ou encore Lucien Grand-pavois chanteur ventriloque aux multiples voix et homme-orchestre de renom.

La place des arts est aussi un parc verdoyant possédant nombre d’espèces végétales rares, parfaitement entretenu par les druides-paysagistes d’Artefya.

Certains disent que la statue antique d’Onk le viril est capable de parler et même plus ! D’accord, la statue ne parle qu’aux jeunes filles seules et délurées. Du moins c’est ce qu’elles prétendent, gênées, aux agents de la maréchaussée venant les décrocher au petit matin de la garde de marbre sur laquelle elles auraient malencontreusement glissées. Mais quand même, on ne sait jamais. Je vais sans doute aller y faire un tour…

La serre

Au bout de la place des arts, la serre est un jardin où tout un chacun peut déambuler au milieu d’espèce végétales toutes plus exotiques les unes que les autres. On y trouve des arbres mystérieux portant des fruits toute l’année, des fleurs multicolores aux senteurs différentes pour chaque personne ou encore des plantes-créatures se déplaçant rapidement sur leurs racines pour se positionner juste sous les rayons du soleil, étendant paresseusement leurs grandes feuilles et se battant parfois lorsque le ciel est lourd et qu’il n’y a que peu de lumière.
Cet endroit est tout entier dédié à l’art floral et à la conservation des espèces rares. Les membres de l’ordre du Jardinet de Vertpouce s’occupent de l’espace et de l’entretien. Certains circulent parmi la végétation sous forme de plantes ou d’animaux et sont chargés de la protection physique des lieux, effrayant ou attaquant sans pitié les promeneurs sans gêne.
Quelques spécimens peuvent être dangereux et sont en conséquence placés derrière des barrières de bois. Bien sûr si des aventuriers venaient, pour une quelconque raison, à se battre dans ces lieux, il serait particulièrement dommage de ne pas les confronter aux végétaux suivants :

  • Perce-épine : C’est une ronce vivace aux épines roses et blanches. Elle a ceci de particulier qu’elle se reproduit en injectant ses graines sous la peau de l’infortunée victime qui s’y serait frottée de trop près. Si rien n’est fait pour soigner les très légères plaies, des démangeaisons apparaissent, de plus en plus fort au fur et à mesure de l’émergence d’épines sous la peau. Au stade final, qui peut prendre plusieurs semaines de douleurs atroces, le porteur meurt et germe, pas forcément dans cet ordre d’ailleurs, laissant la place à un nouveau perce-épine.
  • Fleur-poison : Une fleur d’une très grande beauté au parfum enivrant. Mais pas touche, son pollen est un puissant hallucinogène qui peut être préparé par un herboriste compétent, et peu regardant sur sa santé, en un poison mortel.

Toutes les plantes ne sont pas dangereuses. Certaines sont même très utiles.

  • La liane ouvrière : C’est une plante grimpante presque classique si elle ne disposait pas d’une intéressante propriété. Une fois coupée, la liane acquiert une texture particulière permettant d’être modelée assez facilement et de garder la forme ainsi fabriquée pendant quelques heures avant de sécher et de devenir inutilisable. Bien des roublards prennent avec eux quelques mètres de liane pour fabriquer une corde, une échelle, des outils de crochetage et même parfois des armes improvisées.
  • Abondance : cette plante à petite feuille et aux tiges courbées produit une fois par jour, si elle a été correctement arrosée, une énorme gousse suintante de sève. Ce fruit peut être mangé si l’on fait abstraction de sa texture visqueuse et de son goût hum…surprenant et dispose d’immenses qualités nutritives.

Le mieux c’est encore de cueillir le fruit et de le laisser durcir une semaine à l’air libre. Une fois cassé, le fruit d’Abondance ressemble à un gros œuf qu’il est possible de préparer en une savoureuse omelette.
Un œuf ? Personne n’a essayé de le laisser mûrir ? J’imagine que c’est pour ça que l’ordre du jardinet cueille systématiquement les fruits d’abondance et refuse de donner ou vendre des graines.

Artefya – Cartographie sommaire et mouvante #1

Le grand plongeon

Où l’on va parcourir la ville, ses quartiers pittoresques, ses organisations hautes en couleurs et ses personnages surprenants.
Allez, c’est parti pour la visite guidée. Nous allons maintenant rentrer en plein cœur de la ville, nous introduire partout, dans chaque faubourg, dans chaque guilde, regarder ses habitants dans le blanc des yeux, dans le gris de l’acier et peut-être même dans les ventouses de leur tentacules.
On commence par les quartiers.

Les quartiers

Peut-on véritablement parler de quartier dans une ville où tout et tout le monde se mélange sans cesse ? A part au centre, l’architecture n’est pas unifiée, chaque groupe de colon apportant son grain de sel, sa pierre à l’édifice et sa personnalité. Cependant, au fil du temps, des lieux d’importance ou simplement dignes d’intérêt se sont dégagés, souvent autour d’une place, d’un carrefour ou d’un bâtiment officiel.

La place des guildes

Tout voyageur, aventurier et autre pique-assiette passe obligatoirement par la place des guildes. Le nouveau venu un peu perdu y sera conduit par n’importe quel habitant soucieux d’impliquer son prochain dans la vie de la cité.
Ce carrefour de huit routes est placé à un jet de caillasse de la porte Ouest, dans un endroit idéalement passant.

Toutes les guildes d’Artefya y ont au moins un bureau d’accueil et des rabatteurs spécialisés y font des pieds et des mains pour faire entrer de gré, et parfois de force, les voyageurs dans leurs bâtiments.
Le quartier est très animé et des gens entrent et sortent des halls d’accueil jour et nuit. Les forces de l’ordre n’y viennent jamais, estimant que les guildes et ses membres pouvaient se défendre elles-mêmes.

On peut y voir notamment :

  • la guilde des courageux voyageurs, qui accueille les halfelings, humains et elfes refusant de voyager à moins de 10 personnes. Ils offrent des réductions pour la location de mercenaires et autres gardes de caravane.
  • la main de velours, les célèbres assassins mercenaires. Ils organisent plus souvent la fuite de leur proie contre double salaire plutôt que leur mort. Pourquoi tuer des clients potentiels ?
  • la guilde milicienne, organisme de protection privé. Ils sont utilisés en appoint des forces de l’ordre lors d’événements importants demandant une présence sécuritaire importante.
  • les déménageurs Artefyen, guilde de cambrioleurs renommés. Ils peuvent vider une maison en moins de 10 minutes et vous remboursent en cas de retard.
  • l’ordre du Jardinet de Vertpouce, les druides-paysagistes Artefyen, qui s’occupe officiellement des espaces verts de la ville. De manière parfois musclée. Ne marchez pas sur le gazon !
  • Les dératiseurs mécathurges, élite parmi l’élite. Ses membres sont en charge de la traque et de la destruction des nuisances, monstres errants et autres créatures d’outre-loin en liberté.
  • Les coureurs des toits, des messagers athlétiques, ultra-rapides et disposants souvent des derniers gadgets à la mode. Ils transportent des paquets à travers la ville, sautant de toits en toits, se servant d’Artefya comme d’un gigantesque terrain de jeu.
Le centre, quartier historique

Ce quartier est très vaguement au centre de l’énorme bubon qu’est devenue la grande cité. Il s’étend de l’ancien port, maintenant désaffecté, totalement étouffé sous les immondices, à la mairie et la place des arts. Les curieux et les promeneurs aiment à retrouver les anciennes pierres, les chemins décatis, les ponts trop petits et inutiles et les sous-ruelles sombres aux pavés disjoints.

Officiellement, il reste les administrations, comme le central de police, ou les annexes de l’université de magie, à l’époque de sa grandeur. Il doit d’ailleurs bien y rester quelques vieux livres pas encore rongés par l’humidité. Il y a des tavernes aussi, peuplées de croulants cacochymes  qui aiment à ressasser les histoires de l’ancien temps, et que plus personne n’écoute, ou ne comprend.
C’est aussi le quartier des riches. Pas des bourgeois, pas non plus des nouveaux riches qui préfèrent la périphérie, mais des vrais riches, de ceux qui l’étaient il y a bien longtemps et qui le seront encore lorsque la mode mécathurgique sera passée. De ceux qui gardent un regard amusé sur le peuple braillant et ses espoirs futiles.

Café-rôliste #3 – Retour de donjon

DnD_HoardDraQueenNouvel épisode du podcast aujourd’hui avec les retours et les avis de François après deux premières parties de Donjon et Dragon, la nouvelle édition. Un petit point très léger sur les règles, un autre sur la partie elle-même et pas mal de blabla au milieu.

Normalement le fichier devrait être de meilleure qualité par rapport à d’habitude, il devrait être plus clair et plus fort.


Hoard of the Dragon Queen